- fransquillon
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• 1793; mot wallon franskilion, francillonXVIIe; de français et suff. dimin.1 ♦ Péj. En Belgique francophone, Personne qui parle le français avec affectation, en prenant l'accent de Paris. — (1842 ) V. intr. <conjug. : 1> FRANSQUILLONNER .2 ♦ (1922) En Belgique de langue flamande, Francophone.fransquillon⇒FRANSQUILLON, subst. masc.A.— Arg. Synon. de français (v. ce mot I A, B rem. et II C 1 a). Ahmed ajouta en fransquillon (LE BRETON, Rififi, 1953, p. 86). Un des seuls Fransquillons avec qui ils [les Corses] acceptaient de se mouiller à l'occasion (LE BRETON, Rififi, 1953 p. 211).B.— Région. (Belgique). Synon. de français (v. ce mot I A); péj. et vieilli, celui qui, dans ce pays, se pique de parler français, imite les manières françaises; péj. (dans la bouche des Flamands), celui qui est partisan de la langue et de la culture françaises, par opposition au mouvement flamingant :• Pour célébrer son Noël belge, la gothique collégiale de Sainte-Gudule a eu recours à un petit « Fransquillon », Le Borne, dont le chef d'orchestre Fischer a dirigé (...) la Messe solennelle.WILLY, Mouche des croches, 1894, p. 91.Rem. BAET. 1971, p. 401 signale ce mot comme étant également adj.REM. 1. Francillon, subst. masc. Autre forme arg. de fransquillon (cf. DELVAU 1883). 2. Fransquillonner, verbe intrans. Les Belges (...) accusant (...) les Français de « fransquillonner », c'est-à-dire de prononcer le français d'une manière incorrecte, ou moins correcte que les Belges (LARBAUD, Journal, 1935, p. 346). BAET. 1971, p. 401 enregistre également ce verbe, mais au sens de « parler le français avec affectation, le parler en pays flamand».Prononc. :[
]. Étymol. et Hist. 1867 (DELVAU : francillon. Français, — dans l'argot des voleurs. Les Belges nous appellent Fransquillons). Mot wallon franskilion « qui affecte les manières et le langage des Français » (1739 ds B. de la Commission royale de Topon. et de Dialectol. t. 28, p. 14 : Fransquillon; v. aussi HAUST), formé sur le rad. de francès « français » (ibid.), avec suff. péj. -illon (-ille + -on), cf. boquillon. Le fr. connaît déjà le terme d'arg. francillon « français » dep. le XVIIe s. 1628 ([CHEREAU], J[argon de l'argot réformé], I, 232 ds SAIN. Sources arg. t. 2 p. 353), [attesté à Anvers dès 1594], dér. du rad. de français; suff. -illon (-ille + -on). Fréq. abs. littér. :1. Bbg. ESNAULT (G.). Lois de l'arg. R. Philol. fr. 1925, t. 37, pp. 17-19 (s.v. francillon). — PIRON (M.). Les Belgicismes lex. Mél. Imbs (P.) 1973, p. 300. — QUEM. DDL t. 13.
fransquillon [fʀɑ̃skijɔ̃] n. m.ÉTYM. 1793; mot wallon franskilion, francillon au XVIIe; de français, et suff. diminutif.❖1 (En Belgique francophone). Péj. Personne qui parle le français en empruntant, par affectation, l'accent et les tournures de l'usage français central (parisien).2 (En Belgique néerlandophone). Francophone. — Partisan de l'usage de la langue française contre l'unilinguisme flamand.3 (1910, cit.). Péj. Français (individu ou langue).0 Le fransquillon n'est pas là ? — M. Albert ? Mais non. Il y a longtemps qu'il ne mange plus ici.F. Fonson et F. Wicheler, le Mariage de Mlle Beulemans, I, 9 (1910).❖DÉR. Fransquillonner.
Encyclopédie Universelle. 2012.